Engagé sur un contrat d'un an, j'ai servi en 2018 et 2019 durant 6 mois au sein de la sécurité civile dans l'UIISC1 dont j'ai décidé de partir à la fin de ma période probatoire.
Les informations que je donne ici sont donc propres à mon parcours durant cette periode, au sein de mon contingeant de formation puis de ma section, les kodalys 23 (2e compagnie, section lourde).
Bien qu'admiratif du rôle de la Sécurité Civile en France et à l'étranger pour la protection des populations civiles et de la nature et reconnaissant des formations intéressantes qui m'y ont été dispensées, je souhaite prévenir les potentielles jeunes recrues.
Le recrutement de nouveaux sapeurs sauveteurs est élevé car il doit être à la hauteur du nombre de démissions. Nombreux sont les départs de jeunes engagés déçus, durant leur période probatoire ou au terme de leur premier contrat d'un an et ce pour une raison simple :
le décalage entre la communication du recrutement de la Sécurité Civile (sur le site internet, Youtube, via les centres de recrutement de l'armée etc.) et la réalité de la vie opérationnelle est immense.
En effet, le quotidien en UIISC est loin d'être trépidant.
Pour commencer, les interventions à l'étranger sont rares. J'ai discuté avec des caporaux qui n'étaient pas partis plus de quelques jours à l'étranger en 4 années de service.
Lors de la visite médicale au sein de l'unité, le médecin militaire a tout simplement éclaté de rire quand je lui ai expliqué que je m'étais engagé dans cette unité plutôt que chez les pompiers de Paris pour pouvoir intervenir à l'étranger.
Quand il y a effectivement l'envoi de sapeurs sauveteurs à l'étranger, il faut avoir de la chance pour que cela concerne son unité, sa compagnie, sa section.
Pour ce qui est des interventions en France, attendez vous à la campagne annuelle de feu de forêt dans le sud de la France et en Corse, une inondation une fois de temps en temps, c'est tout.
Les 100 jours de terrains mentionnés sur le site ne correspondent aucunement à des jours d'intervention (un exercice de simulation de feu de forêt, de tremblement de terre ou autre est considéré comme du terrain à partir du moment ou il se deroule hors de la caserne).
Quand on est sapeur sauveteur, il faut donc apprécier la vie de caserne.
Pour une nouvelle recrue, elle se compose de corvées de ménage (nettoyage de toilettes, parties communes etc.), de séances de sport, d'exercices de révisions.
Sur le plan de l'ambiance, je ne peux que partager mon expérience personnelle :
l´intégration en section fut rythmée par les brimades et insultes de la part de certains de mes superieurs hierarchiques (caporaux, sergents) pendant deux mois jusqu´à mon depart.
Il faut egalement comprendre que le quotidien d´un militaire sapeur sauveteur est quasi totalement coupé de la population civile qu´il protège.
Pour conclure, j'encourage donc fortement les jeunes souhaitant s'engager dans les FORMISC à tenter de rencontrer des sapeurs sauveteurs en dehors des journées portes ouvertes pour que ceux-ci puissent répondre librement à vos questions, à s'imprégner de la réalité de leur quotidien et dépasser l'image que l'institution veut se donner.
Je demande enfin à l´administration du régiment d´avoir la décence de respecter mon témoignage en cessant de le faire retirer.
Ce commentaire est totalement véridique pour la periode sur laquelle j'ai servi et respecte les conditions d´utilisation de Google.